Les Noces de Betìa
Ruzante
Distribution
Les Noces de Betìa
de Ruzante
traduction Claude Perrus - Editions Circé
mise en scène : René Loyon
avec
Charly Breton : Zilio
Maxime Coggio : Nale
Titouan Huitric : Bazarello, Meneghello
Yedwart Ingey : Le père Scati, Tazίo
Olga Mouak : Betίa
Marie-Hélène Peyresaubes : Dame Menega
Lison Rault : Tamίa
dramaturgie : Laurence Campet
lumières : Jean-Yves Courcoux
direction technique : François Sinapi
Production : Compagnie RL
Avec la participation artistique de l’ENSATT, du Jeune Théâtre National, de l’ENSAD LR (Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier)
La
Compagnie RL est conventionnée par le Ministère de
Note d'intention
En ces temps inquiétants qui sont les nôtres, il pourrait paraître incongru – après avoir mis en scène Berlin 33, spectacle grave consacré à la montée du nazisme – de nous intéresser à Ruzante, un auteur de comédies un peu perdu de vue aujourd’hui … Mais ce serait méconnaître la force de transgression et la liberté de ton inouïe qui s’expriment chez ce singulier acteur de la Renaissance qu’était Ruzante.
La Renaissance italienne est cet extraordinaire moment de l’histoire européenne, qui voit la naissance de la philosophie humaniste ; ce moment où le désir de savoir, de connaître, d’élargir l’horizon, d’en finir avec la tyrannie des dogmes et de l’intolérance, se conjugue avec des désordres et des violences en tout genre, des guerres meurtrières, de tragiques retours en arrière. Sans vouloir établir des comparaisons abusives, il semble que la période que nous traversons, avec ses chamboulements spectaculaires et ses questionnements angoissés face à un futur indéchiffrable, mais aussi sa prodigieuse créativité, n’est pas sans rapport avec ce grand moment de bascule qu’a été dans toute l’Europe cette Renaissance née en Italie.
Les Noces de Betìa – dont ce sera la création en France - est la deuxième pièce d’Angelo Beolco dit Ruzante.
C’est une pièce de jeunesse, son auteur a 22 ans quand il l’écrit ; elle est joyeuse et désordonnée, elle mêle la farce et ses racines médiévales à l’ironique questionnement philosophique. L’Amour est son thème principal, dans ses dimensions charnelles, pulsionnelles, affectives, sociales, mais aussi métaphysiques… « J’ai toujours entendu dire, comme parole d’Evangile, que notre monde sans amour ne pourrait pas durer plus de deux heures, et qu’aussitôt après viendrait la fin des temps », dit Zilio, le jeune homme énamouré de notre histoire.
La vitalité du monde paysan, ses passions et sa violence, ses emportements irrationnels s’expriment là dans une langue qui rappelle celle de Rabelais, autre monstre sacré de la Renaissance, dont Ruzante est l’exact contemporain. Rabelaisien, il l’est encore bien sûr par l’humeur farcesque, la paillardise, l’extraordinaire invention langagière, mais aussi par une façon goguenarde de tourner en dérision les postures moralisatrices et de rappeler la réalité concrète du corps et de ses exigences.
Quand de nouveau nous assaillent les intégrismes en tout genre, cette irrévérence, ce tir de barrage tout azimut contre l’esprit de secte fait du bien au corps et à l’âme.
René LOYON
Dates
Théâtre de l'Epée de Bois
07 Septembre 2017 au 15 Octobre 2017